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Fange - Pantocrator lyrics



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01. Tombé Pour La France

Jean-foutre canonisés, relents de bas-empire;
Le vent a tourné, mais je n'ai rien vu venir.
Maculant d'excréments d'imprenables citadelles,
Nouveaux sacrements hier péchés originels.

Humilité, gratitude, vertus obsolètes!
Mes fidèles certitudes… Recluses aux oubliettes!
J'ai perdu tout attrait pour ce qui peut unir.
Rien à idolâtrer, encore moins à haïr.

À tort et à travers, piètre samaritain,
Je dors les yeux ouverts, marche le regard éteint,
Derrière mes traits livides, mille pulsions s'amalgament :

J'ai le mépris empathique, le dédain mielleux,
Pour tous ces fanatiques ne faisant guerre d'envieux.
Sur leurs autels arides s’étale mon vague à l'âme.


Escrocs de la bravoure érigés grands sauveurs;
Ces lauriers qu'ils savourent méritent mes bras d'honneurs!
Leurs batailles d'arrière-garde commandées en langues mortes,
Font d'insidieuses échardes que seul le temps emporte.

Clébards de faïence aux egos de porcelaine,
Exécrant la résilience à en perdre haleine.
C'est pas leur turpitude qui va m'emplir d'effroi,
À guetter sans lassitude le moindre faux pas.

Ils se tordraient d'ulcères, s'ils savaient seulement
Que face aux maux nécessaires je reste bras ballants.
Fervent coupable en sevrage traquant la lumière,

Je tutoies mes faiblesses mais n'irai les chérir,
Du mou dans leurs laisses vaut mieux que l’repentir.
Curables sont les rages de roquets sous muselières.


Paria insomniaque baptisé sans faire-part,
Mes instincts paranoïaques comme dernier rempart,
Je garde désormais toujours une langueur d'avance,
Tous volets fermés à l'heure de la décadence.

Fruit déjà gâté, je comptais pas faire de rab',
Ayant trop gigoté dans ces paniers de crabes;
Leurs terres délétères nécessitant cécité,
Par sentiers solitaires, je cherche félicité.

Ces consanguins disciples d'amertume m'irradient
Alors que se dissipent les brumes du Paradis.
Et faudrait de surcroît que leur sort m'apitoie?

Carré des indigents ou tombé pour la France,
Tant qu'l'épitaphe m'attend, le reste je m'en balance :
"La tumeur enflant en moi, c'était aussi moi”.

02. Les Vergers De La Désolation

Ma vérité n’est rien de plus qu'une agonie,
Vérolé déclin qui jamais ne se finit.
Mes idéaux! Engloutis au fond d'eaux stagnantes.
Autant d'eucharisties aux abonnées absentes.

Tour à tour séraphin ou vil oiseau de proie,
Quelque soit ma faim, la même torpeur me foudroie,
Tel un couperet sur ma foi des origines,
Quand les décharges parcouraient encore mon échine.

Vive balafre purulente ruisselant en silence,
Mais trop fidèle amante pour en faire pénitence,
Je draine cette sève âcre qui chaque jour me paralyse.

Et ressasse combien j'ai failli à mes combats.
Des astres à portée de main, fruits cueillis trop bas,
Le drame des rêves médiocres, c'est qu'ils se réalisent.


Rompu aux jours maigres pour un cul-de-sac à mon nom,
De quoi finir pisse-vinaigre ou chair à canon!
Des nausées, immunisé par accoutumance.
Pensées malavisées jugées par contumace.

Poings entre les dents, même un panard dans la tombe,
À corps défendant aux poignards je me dérobe.
J'ai le sens du sacrifice mais jamais n'irai
Faire office de catharsis aux dégénérés.

À quoi bon vivre et périr par glaives émoussés ?
Aucun mérite à pourrir les yeux révulsés.
Mes valeurs réduites en cendres sans cérémonies,

Je laisse mes mensonges couler en lentes perfusions,
Fleuves souillés qui me rongent sans grandes répercussions,
Lové dans les bras si tendres de l'anhédonie.


Sur le qui-vive, évitant les grandes embardées,
Je vis avec un temps qui ne saurait tarder;
Las des passés expurgés et présents travestis
De rapaces vermifugés en quête d'amnisties.

Je n'ai connu que royaumes aux drapeaux en berne,
Martyrs sans hématomes devant qui l'on s'prosterne.
Contritions que je m'épargne. Taiseux en diable.
Étranger aux hargnes de mondes inconciliables.

Gardiens de la mémoire revenus apostasiés,
Ivres d'accueillir l'entonnoir à même le gosier,
Saint-Pères égorgés, castrations sans sommations.

Il n'est plus une trahison qui ne me surprenne
Depuis que la déraison a planté ses graines
Dans les prospères vergers de la désolation.