Sordide - Ainsi Finit Le Jour lyrics
Tracks 01. Des Feux Plus Forts
02. Nos Cendres Et Nos Râles 03. Le Cambouis Et Le Carmin 04. Sous Vivre 05. Banlieues Rouges 06. La Poésie Du Caniveau 07. Ainsi Finit Le Jour 08. La beauté Du Désastre 09. Tout Est La Mort 01. Des Feux Plus Forts
Réprimer les déviances
Décimer toute envie de violence Menacer, molester sans trêve Tabasser jusque dans les rêves La France pue la haine La France pue le fascisme Anciens essaims malsains, rassis Défaite des cœurs, hantise des corps Si l'avenir est triste, l'avenir est gris Nos espoirs visent des feux plus forts La France pue la haine La France pue le fascisme Il n'y a de parti que la vie 02. Nos Cendres Et Nos Râles
Au feu ! Au feu !
Les drapeaux, les blasons Les médailles, les galons Les étoiles, les chevrons Au feu ! Au feu ! Les patries, les nations Les flingues et les canons Le sabre et le goupillon Au feu ! Les paroles venimeuses Qui de leurs langues creusent Les fossés des ghettos Au feu ! Au feu ! Les frontières bidons Les p’tits chefs à la con Les grands Napoléon Au feu ! Au feu ! La domination La coercition Le fouet et le bâton Au feu ! Les regards délétères Avec pour seul critère La couleur de la peau La flamme Comme unique étendard Colore de rouge et noir L’horizon du grand soir Au feu ! Les idées faméliques De ces troupes, de ces cliques Brâmant leurs chants haineux Au feu la stupidité crasse Au feu la pureté de la race Au feu tous les impérialismes Au feu tous les absolutismes La flamme Comme unique étendard Colore de rouge et noir L’horizon du grand soir La flamme Perspective fatale Fait monter aux étoiles Nos cendres et nos râles 03. Le Cambouis Et Le Carmin
Les bras rouillés de nos aïeux
Ont cassé la terre, volonté engourdie Docile et soumise aux voraces appétits Suçant l’incarnat de leurs chairs à la peau bleue Taillés, broyés Par l’injonction à bâtir demain Qui laisse incrustés sur les mains Le cambouis et le carmin Descendance abreuvée de verbe Pas de sang dans les yeux, sur les mains Chérissant, nourrissant en son sein La structure de la pensée acerbe Teintée de cambouis et de carmin Et nous, enfin Refusant d’écrire en lettres capitales Les devises brisées qui dans un dernier râle Chantent encore la gloire à l’orée du déclin Blasés, usés Condamnés à défigurer demain Et nos pensées qui ressassent en vain Le cambouis et le carmin 04. Sous Vivre
Descendre
Coupable Enfouir Des cendres en souvenir Sourd venin striant les nervures Nerfs brûlants et souverains Implacable refrain des aurores glacées Assez du glas, des horreurs incapables Vivre sous l’emprise Écrasante des heures grises Efforts Avancer Suspendre Forcer les méandres Chutes scandées, vaillance vaine Vide violence, masque déchu Humeurs viscérales tordant les rictus Éructations virales des murs Sentir peut-être Très peu de sens Chercher, innées, les aubes claires Râcler l’obole née de la chair Les heures grises emprisonnent Elles assomment et enivrent Les heures grises empoisonnent Et réduisent à sous vivre 05. Banlieues Rouges
Le cœur large
J'imagine souvent Des banlieues radieuses Au cœur rouge Le cœur large Je m'abreuve souvent De trésors de lumières J'écoute le vent J'écoute le temps, laisse derrière les gibets Et je prends le large Le futur est immense Loin de vos démences Le futur est immense Loin de vos béances Le cœur large J'inspire souvent Les mots qui font battre mon sang Le cœur large Et nourri Par les cerises démises Qui brûlent si fort contre l'enfer Le futur est immense Loin de vos démences Le futur est immense Loin de vos béances Nos cœurs patientent À cultiver vos terreurs La terre qui vous hante Soulève sans fin nos ferveurs 06. La Poésie Du Caniveau
Demi-dieu de mes deux
Ouvre tes oreilles, écoute un peu Ceux qui ne sont rien chanter bien haut La poésie du caniveau Elle charrie les plaintes et les joies D’un monde qui ne t’appartient pas Et que tu méprises comme il faut La poésie du caniveau Et s’il ne reste rien Nous chanterons ses refrains Elle réfute tes phrases Et ta paroles sournoise Elle résiste à ton verbe faux La poésie du caniveau Elle célèbre la lutte Elle rêve de ta chute De nos espoirs elle se fait l’écho La poésie du caniveau Et s’il ne reste rien Nous chanterons ses refrains La plume trempée dans ces ruisseaux Refuse de céder sous les assauts Si elle est plus forte que l’épée C’est bien ta tête qu’elle veut trancher 07. Ainsi Finit Le Jour
Saisons des ombres
Où la vie suffoque Quand je rêve je crie Je vomis les fantômes Saisons des ombres Où la vie suffoque Les oraisons sombres Les angoisses ventriloques Quand je rêve je crie Je vomis les fantômes Ainsi finit le jour Ainsi finit la lumière Ton corps tombe Et emporte le monde Voir et toujours pleurer Croire et toujours se leurrer Du cœur de l'hiver Aux moissons du levant Je me tenais si fier Si loin du vent dément Quand je rêve je crie Je vomis les fantômes Ainsi finit le jour Ainsi finit la lumière Ton corps tombe Et emporte le monde Le soleil est un bourreau Qui fait saigner mes pensées Le soleil est un tombeau Qui éclaire ma chute 08. La beauté Du Désastre
Mystère ambré de la flamme
Boursouflures sanglantes de l’explosion Souffle lourd et brûlant, crépitements symphoniques Indiscernable fièvre des panaches noirs Et rien ne reste à nos tympans percés Que d’écouter la beauté du désastre Les cieux empourprés par le bûcher infâme Qui lèche les collines, ardente fringale Une odeur carbonique sublime le spectacle D’un noir et blanc de charbon et de cendres Et rien ne reste à nos yeux troublés Que d’admirer la beauté du désastre Et rien ne reste à nos voix cassées Que de hurler la beauté du désastre Rouge incandescence Tes vifs éclats Consument là Feu notre espérance 09. Tout Est La Mort
Plus rien ne reste guère
Des jours heureux, des tristesses Des souvenirs de liesse Qui s'en vont comme hier Les oiseaux mouraient avec les aurores Tout est à la mort Des eaux polluées tombent Sur des ponts qui crouleront Qui comme nous sombreront Sous le poids des bombes Ou le feu des ans Tout est à la mort Les noms, l'orgueil, le vent Tout est à la mort La jeunesse qui n'en finit pas de fuir Les corps qui lentement se disloquent Les disparitions béantes Les lambeaux de nos mémoires en loques La nécrose de tout La descente Tout est à la mort Plus rien ne reste guère Des pensées que nous offrîmes Au lointain Loin des soleils infimes Loin des bonheurs mutins Tout est à la mort |