Portepeste! Éveille-toi!
Pour nous, Roi de la Vermine
Portepeste! Ne soit pas coi
Prosterne-toi, gourgandine!
Portepeste! Éveille-toi!
Ouïs notre épître malsaine
Portepestee! Étends-toi!
Accueille-nous enfin!

Ave, Ave, te sperma plena!
Centipedes, meus Dominus, tecum!
Maledicta, maledicta tu in lupis;
Et maledictus fructus ventris tui?
Pestis!

Sur ce sol humide de tes déjections de l'avent
Reçois lascivement, cet amas grouillant
Notre légion de vits te couvera d'infamie
Nous, Rois des rats, cracherons en toi le fruit maudit
Entends-tu ce foutre, il rampe dans tes entrailles
Ces fécès ardentes imprègnent tes parois
Tu es sans voix, tu suffoques, tu succombes à cette margaille
Sois maudite? Tu enfanteras la Ruine!

Les yeux gonflés de foutre, la Portepeste plaintive
Se dresse, de crasse dresées, titube jusqu'au pavée
Aux passants des ruelles, elle crache ces invectives
"Moi, la putain, je mettrai à bas, votre ruine!"

Un guignard au siège fétide s'amignarde à sa vue
"Accorte bellotte, j'ai déjà ouï cette lubie
Vers les portes de la ville, lande des impécunieux
Une barbone vétuste hurle qu'elle enfantera le fléau de Dieu"

Portepeste s'approche de cette hétaïre, gourmande de vits
Violacée d'usure, cousine dans le vice
De son antre gercé moisi d'espérance
Rampera le héraut qui proclamera Sa venue

Gloria, gloria te,
O Centipede, de morte lueque clamauit ad te!
Gloria, gloria te,
O Domine, de morte lueque clamauit ad te!

Les yeux gonflés de foutre, la Portepeste plaintive
Se dresse, de crasse dresées, titube jusqu'au pavée
Aux passants des ruelles, elle crache ces invectives
"Moi, la putain, je mettrai à bas, votre ruine!"

Gloria, gloria te,
O Centipede, de morte lueque clamauit ad te!

A vous tous, péons pulvérulents
J'offre cette exhalaison renardière
D'un orifice, de taches, de sédiments impurs
Ralera le Verbe, d'empyreumes et de remugles

Cette immondice, vous l'appellerez maître
Son front couronné de boyaux
Le Fils de Celui-Qui-Rampe, empereur de pourriture
Son courroux délétère, sur la terre vous porterez

Exitiabilis uenatus! Incuius regno perpetuo exultet terra!

Ô plaie putride qui ronge le ciel
Garnies des fleuves de sucs fumants empoisonnés
Crève nos yeux et emplis-les de fiel
Pour nous, thaumaturges égarés, toi l'Étoile nécrosée

Accroupis, vêtues de feurre et de glui
Gaube, la douleur t'envahit
Meugle, meugle, que t'ouïsses tout le pays
Can en cette froide nuit, tu vêleras l'ignominie

Les bestiaux urinent son ton dos nu
Ces coulisses malodorantes, beautés ingénues
Les thaumaturges, un à un, connaitron ton siège
Portepeste, les lèvres fumantes, tu râles le sortilège

Les thaumaturges, un à un, rempliront ton siège
Portepeste, les lèvres sanglantes, ta raison de désagrège

Centipèdes, entends-moi, je donne vie à ta souillure
Contemple-moi, et de ta langue, caresse-moi, caresse mes tavelures

Les bestiaux urinent son ton dos nu
Ces coulisses malodorantes, beautés ingénues
Les thaumaturges, un à un, connaitron ton siège
Portepeste, les lèvres fumantes, tu râles le sortilège

Les thaumaturges, un à un, rempliront ton siège
Portepeste, les lèvres sanglantes, ta raison de désagrège
D'abord un silence?
Les thaumaturges se crèvent les yeux, en signe dévotion

Puis la chorale des insectes entame un hymne glorieux
Les vermines frémissent d'excitation
Frétillant, luisant comme des viscères
L'enfant, cette charogne couronnée de fumier
Pousse un cri, le Verbe qui édifiera le Schème destructeur
La Peste est née

Gloria filii
Gloria tibi, O Pestis
Centipedi progenitrix, cades homini

Homines, maledictus eris in civitate, maledictus in agro.
Maledictus eris ingrediens et maledictus egrediens.

Adiunget Centipedes tibi pestilentiam,
Donec consumat te de terra,
Ad quam ingredieris possidendam.

Percutiet te Centipedes ulcere Teredinis et tumore,
Scabie quoque et prurigine, ita ut curari nequeas.

Percutiet te Centipedes consumptione,
Febri et inflammatione, ardore et aestu,
Uredine ac aurugine, et persequenur te, donec pereas.

Et comedes fructum uteri tui,
Carnes filiorum tuorum et filiarum tuarum,
In obsidione et angustia, qua opprimemus te.

Mais à vous, fidèles du fruit de mes entrailles avilies
Vous tous, pèlerins sales et malodorants
Une rivière rancie, un nectar acéteux
De mes punaises mamelles, un miasme delicieux

Inopia et morbo! Delanda est homines cuncti

Ego, Pestis, hemithea, putrimordax
Hiems putraminis sum timenda

Terrible, cet amas chaotique de chair en loque
Un essaim erratique vrombissant incessamment
À l'ombre de la bannière d'hymen liquidienne, les legions pestiférées
Contemple l'immensité grasse d'une humanité à labourer

Ego, Pestis, hemithea, putrimordax
Hiems putraminis sum timenda

Le sol convulse, les colonnes infernales se meuvent
Du sel pour les terres nourrices, pavées d'excrémentation
Un glaive rouillé où s'entortillent les vers bouffis
Promet à l'ecclesia force délicération

Furibonds, les soldats de la pestilence
Lyrisent les psaumes véniels
Un pandémonium martèle le ciel
Un cor d'airain aboie le meurtre de l'innocence

De villages en villages, la horde de colère
Une faux dévorant le flanc d'un champ de blé
Suffoquant dans la boue, le crottin et la poussière
Sur un tapis de cris et de larmes
L'hiver de la pourriture accomplit l'entrée des sangs bleu

Ces montagnes de chair cuisantes au soleil
Et ces tours d'ossement comme des crocs plantés dans le ventre de ce ciel de fumée
Deviendront briques charpentes et mortiers
Le corps pourri d'un temple vil
Le fruit gluant des Architectes de la Peste

Et le Lépreux à la Portepeste:

Entends-tu l'hymne de la pourriture chanté par l'essaim?
Sales chérubins fuligineux se repaissent de la chair des morts
Vermines crasseuses, couinantes et rampantes
Se joignent à toi pour ce festin lugubre
Elles se glissent par la bouche des cadavres
Pour y ronger les espoirs décomposés

À travers ce champ des trépassés
Tu te moques bien du mourant éviscéré
Priant Dieu pour qu'on vienne l'achever
Mais Centipède l'a déjà réclamé

La chaire succulent glisse entre tes dents
Les asticots grouillants caressent ton palais
Ce banquet putride, bacchanale démentielle
Portepeste, sale vestale, tu louanges la Vermine

Dans un grand fracas, tes chairs molles s'écartent
Des ailes décharnées te guide vers les nuées
Tes humeurs pleuvent sur les séides enlacés
Dans la bille d'un charnier à dévorer

À dévorer?

Les cadavres empilés secouent leurs immondes carcasses
Disloqués, maladroits, se hissent sur leurs rudiments
S'abandonnent dans une grotesque pantomime
Une danse macabre pour les conduire vers l'Abyme

Vers l'Abyme?

Le gouffre de tes yeux, plein d'horribles pensées
Exhale le vertige, et les morts sombrement
Ne contempleront pas sans d'amères nausées
Toi, Portepeste, syphilitique, reine couronnée
Inopia et morbo!