Misanthrope - IrremeDIABLE lyrics
Tracks 01. Les Retourneurs De Pierres
02. Phénakistiscope 03. Les Limbes 04. Le Passager Du Hasard 05. L'Infinie Violence Des Abîmes 06. Prodigalité 07. Le Dandy De Bohème 08. Fantasia Artificielle 09. Le Maudit Et Son Spleen 10. Plaisirs Saphiques 11. Névrose 12. 1857 13. Ixion 14. L'Oracle De La Déchéance 15. LXXXIV L'IrréméDIABLE 01. Les Retourneurs De Pierres
Les retourneurs de pierres
1793 Année de ténèbres Incohérence du Temps Peuple condamné à un bain de sang Ravageant les structures séculaires D'un royaume de France barbare Fils d'un prêtre défroqué Fin lettré Victime de ses terribles passions Les retourneurs de pierres Charles est l'écho de son père Ils forment à deux L'exigence de l'intellect Des retourneurs de pierres Emigration d'aristocrates Pour échapper à la Terreur Les retourneurs de pierres Charles est l'écho de son père Ils forment à deux L'exigence de l'intellect Des retourneurs de pierres Dans un environnement élitiste Sérénité de l'harmonie artistique Mère, jeune femme d'une époque amère De trente-six ans plus jeune que le père Six ans après l'effondrement de l'Empire Les émeutes populaires couvent dans le c?ur de Lutèce Le 9 avril 1821 Charles-Pierre Baudelaire Respire enfin Paris exulte sa misère Dans les vieilles ruelles tortueuses Serpentant toute l'Ile Saint Louis Près des gourbis insalubres à la faune inquiétante Son cri jusqu'à Notre Dame retentit Son père lui peint Un paradis d'éveil Décryptant la réalité En un rapport à l'adulte Le 10 février 1827 Le séisme de sa vie Son père meurt Ses cendres s'évanouissent Les retourneurs de pierres Charles est l'écho de son père Ils forment à deux L'exigence de l'intellect Des retourneurs de pierres Il prend conscience dans " l'esprit du mal " 02. Phénakistiscope
Enterre ton père sans le présenter à l'église
Brisant à jamais le paradis de l'enfance Aube de la spiritualité Du poète lié à la déchéance L'enfant funèbre Phénakisticope L'enfant funèbre Phénakisticope Langues mystérieuses Profond esprit de renonciation Au seuil d'une nouvelle vie de souffrance De peine et d'indifférence L'enfant funèbre Phénakisticope L'enfant funèbre Phénakisticope Tout est nouveau pour Charles Triste et inquiet il réalise sa perte A jamais incompris Solitaire au centre du mépris Jacques Aupick l'infâme beau-père Ce héros légitime, ce guerrier Fait succomber le c?ur de sa mère Verrouillant l'adolescent perturbé Entouré par le monde féminin Flottant dans l'androgynie Enivré de ses parfums Mundus muliebris? volupté Que s'éveille l'enfant idéal Contemplatif à l'hypersensibilité Harmonie du soir Prémices du vertige de l'inconvenance C?ur aux sentiments contradictoires Découvertes de l'immoralité L'enfant funèbre Phénakisticope L'enfant funèbre Phénakisticope L'altérité de l'orgue Scission et rupture Le souvenir lui permet de retrouver " L'état antérieur " de son ancienne splendeur Phénakistiscope Comment appréhender l'adolescence Quant une quête intérieure le dévore Les yeux rouges Il fait son entrée au collège Impatient de " devenir un Monsieur " Charles entame sa transmutation en Baudelaire 03. Les Limbes
Une plaie béante laisse entrevoir
Le mode vertigineux des limbes baudelairiens Visions intérieures Psychanalytiques et mystiques Le poète évolue Entre deux univers extrêmes Recherche effrénée d'un miroir Capable de reproduire l'intégralité de son âme Le reflet de l'extérieur est un " noir poison " Il ne se reconnaît plus Son image à disparu Ces deux mondes si intenses Lui barreront les portes de la réalité Interdiction de tout épanouissement Amorce du vertige Et de l'immoralité Éternel retour D'un jour claustral Émotion gangrénées Rêveries fatales Dans la morne laideur du collège Obéissant à une discipline quasi martiale Charles à tellement hâte de grandir L'âge adulte lui ouvrira les portes Du savoir Le reflet de l'extérieur est un " noir poison " Il ne se reconnaît plus Son image à disparu Mettant au diapason son âme et sa prose Assoiffé par une haute idée de l'honneur Ne jamais prostituer les intimes choses À toujours se révolter Il en perd son bonheur Pour la première fois il exprime Un profond mouvement d'ennui Cet abattement, ce spleen Dépression due au seuil de sa propre vie Il arpente l'Antiquité en conquérant Prêt des gouffres du Léthé Au désespoir de ses parents Fils d'un mal auquel on ne peut remédier Porte ouverte sur les Limbes Où les âmes sont amputées Le reflet de l'extérieur est un " noir poison " Il ne se reconnaît plus Son image à disparu 04. Le Passager Du Hasard
Pour empêcher l'absolue perte
De Monsieur Baudelaire À son grand péril Pour les torts de sa conduite Exposé au conseil de famille Il faut l'arracher d'urgence Aux glissants pavés infertiles On lui parle de faire un long voyage en mer Sa salvation sera le dépaysement L'arracher à ses détestables fréquentations Il pourrait rentrer dans le vrai Et revenir poète, qui sait Pour empêcher l'absolue perte De Monsieur Baudelaire À son grand péril Pour les torts de sa conduite Sa mère est effondrée Cas désespéré Seule une nette coupure Inversera sa déchirure Le passager du hasard Ses problèmes se trouvent Dans les racines de la vie Il veut honorer le nom de son père Grâce aux secrets de ses lettres lénifiantes Triomphalisme du crépusculaire Pour empêcher l'absolue perte De Monsieur Baudelaire À son grand péril Pour les torts de sa conduite Très grand déplacement culturel Exotisme, cap sur le Sud, le Bengale Le passager du hasard À bord du paquebot des mers du Sud On veut le détourner de sa vocation Incarnation de sa lassitude Goût exclusif à la subversion Ces mots sont dangereux pour les autres Dégout pour un voyage sans but Où la mort te touche du bout des doigts Et la tempête qui le persécute Pour empêcher l'absolue perte De Monsieur Baudelaire À son grand péril Pour les torts de sa conduite Son désir est de partir Sur le premier navire pour la France 05. L'Infinie Violence Des Abîmes
8 août 1841
Baudelaire aborde l'Océan Indien Ennui et désillusion Les vents se lèvent Le ciel s'obscurcit Les vagues forcissent Et deviennent cassantes La mer est démontée Paquebot des mers du Sud Beau trois mâts à dunette L'enfer en latitude Supprimons tout encrage Aux alentours du saccage Sinistre fin du monde Évènements en pleine mer Condition éprouvantes de navigation Les naufragés en perdition Courageux de conduire un navire démâté L'infinie violence des abîmes La tempête fait rage Les chocs sont sublimes Chaotique abordage Le navire se perd par secousses Il entame son infernale descente Vers l'inexorable gouffre Atteignant les monstres marins Des abysses effrayants Glacial ouragan cyclopéen Paquebot des mers du Sud Beau trois mâts à dunette L'enfer en latitude Destinée brulante Axiale à l'équateur Chaleur moite et étouffante Que commence la danse L'infinie violence des abîmes La tempête fait rage Les chocs sont sublimes Chaotique abordage Le ciel et la mer sont chauffés à blanc Le temps se délaisse dans l'espace immobile La voilure est arrachée Apothéose de survie Destinée brulante Axiale à l'équateur Chaleur moite et étouffante Que commence la danse Les vagues mugissent Le typhon foudroie Combattant les éléments Les lames se creusent Des murailles d'eau surgissent Elles s'abattent hurlantes 06. Prodigalité
Incroyable cruauté faite à un homme
Condamné par sa propre famille Volontaire à une peine infinie Délicieuse Prodigalité Adulte, homme libre Se refusant aucun plaisir Pour lui l'argent n'est rien Il dépense comme il respire Il emprunte, il hypothèque Maître de son trésor En tétanisant sa famille Sonne le glas de sa liberté Incroyable cruauté faite à un homme Condamné par sa propre famille Volontaire à une peine infinie Délicieuse Prodigalité Charles engloutit sa fortune Les yeux rivés sur son ?uvre Confié à un tuteur Déchu de sa qualité de personne majeure Incroyable cruauté faite à un homme Condamné par sa propre famille Volontaire à une peine infinie Délicieuse Prodigalité 07. Le Dandy De Bohème
Avec son statut d'homme
Baudelaire prend possession de lui-même Aveuglant envol Dans l'hostile ville du blasphème Le dandy de bohème Course vers la perte absolue La vie parisienne Libertins tableaux baudelairiens Plus de sentiments d'urgence Il découvre le bonheur Veut jouir librement Des rues de Paris Happé par le monde Qui s'ouvre sous ses pieds La bohème, ce vampire sucré Fréquentation de la noblesse prohibée Le dandy de bohème Course vers la perte absolue La vie parisienne Libertins tableaux baudelairiens De musées en bordels Il écume les salons Frénésie de la connaissance Il réinvente l'Art et le sexe Curiosité infatigable Malice du caprice Expérience sexuelles À l'aube de sa vérole Avec la catin Sara Honteuse et secrète Petite pute Malade à deux sous La peste pour vêtir ces drôlesses Frissonnant d'extase pour les gitanes Oh la belle désinvolture Pour capturer ses muses Le dandy de bohème Course vers la perte absolue La vie parisienne Libertins tableaux baudelairiens Jeune homme enflammé Maître de son destin Ne vivant que pour un jour Brisant ses liens Il faut rompre avec les leurres 08. Fantasia Artificielle
Encore
Extases de la croix Les plaies de la drogue Pourquoi es-tu parti vers les paradis artificiels ? Fantasia du haschisch Objet de torture et d'addiction Fantasmes délirants Du laudanum Défoncé jusqu'à ce que tu marches sur tes os Le voile de l'esprit déchiré Multiplication de l'individualité Habitant de la Luna Célèbre artifice L'étreinte des maximes pédantesques D'un jadis irréel Laisse-toi porter sur les eaux du Jourdain Où miroitent les paradis artificiels Du club des Haschischins On fait croire à la jeunesse droguée Une féerie de marijuana en sérum Lourd couvercle de fumée Rencontre à Capharnaüm L'hyper sublime Le kif déraisonnable Et toujours dans un sourire ineffable Des fondements du haschisch Les vapeurs prennent des tracés précis J'aperçois des distinctions nonchalantes Autour de moi les objets S'attribuent des formes fascinantes L'hyper sublime Le kif déraisonnable Et toujours dans un sourire ineffable Des fondements du haschisch Tu te sens supérieur Mais nul ne te comprend J'ai modifié en un instant Cette essence impalpable qu'est l'âme J'ai jubilé, les yeux illuminés Riant seul aux éclats Tu te sens supérieur Main nul ne te comprend Écroulement de pierreries D'arabesques et de magnificence Fait pétiller mes fourberies Vertigineuses cascades d'abondance Mangeur d'opium Voilà ce qui déchire mon esprit Créateur d'êtres hybrides Extases de la nuit de Walpurgis 09. Le Maudit Et Son Spleen
Le maudit et son spleen
Avant que l'ombre Irréversibilité Enterrée sous ses paradoxes La procrastination Baudelairienne Affligée par la cruelle nature de l'homme Baudelaire impose sa malédiction Tragique et dramatique Provoquer ou subir Le choix d'une vie maudite Je veux réparer mes fautes Conscient de mon insuffisance à vivre La mélancolie me submerge de laideur Je dois disséquer seul mes livres ! Baudelaire plonge dans le malaise D'une angoissante maussaderie Ce spleen, ce goût de rien, la détresse Urne mortuaire d'un grotesque exquis Aussi bas que l'on puisse être Du fond de la tristesse Va, albatros indolent Satan à la recherche de la rime Il parle seul Dans le froid ténébreux de la nuit Splendide monologue Du charognard de l'ennui Ce libertin dévoyé S'abreuvant des égouts de Paris Solitaire exalté Retraité volontaire de la vie Baudelaire plonge dans le malaise D'une angoissante maussaderie Ce spleen, ce goût de rien, la détresse Urne mortuaire d'un grotesque exquis Charles est nulle part Majesté du tréfonds Complainte dans les notes graves Les lamentations de l'abandon Impitoyable vie incurvée En forme de cercle Homme broyé Par l'abattement du siècle J'ai besoin de vous, Mère Au nom de votre grand mépris Prenez et mangez Toutes mes souffrances ! Baudelaire impose sa malédiction Tragique et dramatique Provoquer ou subir Le choix d'une vie maudite Éprouve la joie masochiste À noircir les traits de son Spleen Enfermant l'immoraliste Dans une concentration de haine 10. Plaisirs Saphiques
La femme est la nature
Son maquillage la sauve de la tentation Péché originel Dénuement de la création Les lesbiennes Art érotique Plaisirs saphique Le catéchisme de la femme chat Libertine par curiosité Fétichisme extravagant Beautés éphémères, tout est éphémère D'une absolue éternité Caresses de pubis imberbes Faites entrer les dames Vénus aux blancs manteaux Elle me dit qu'elle veut mourir Aussi violents furent ses dernières paroles Méconnue partie sans vie Un bouquet de violettes sur la poitrine J'ai embrassé une lesbienne D'un baisé charnu et mordant Dans cette vieille ville morne et monotone J'ai embrassé une lesbienne D'un baisé charnu et mordant Dans cette vieille ville morne et monotone Transparence de ses chairs Ode de joie terrestre Si jeune et déjà morte Sans avoir joui de ce monde Femme avec femme Plaisirs saphiques Grandes prédatrices De vie et d'amour Elle parle en vers D'une tenue de langue parfaite Notes de musiques d'anges L'extase du désir lesbien Femme avec femme Plaisirs saphiques Grandes prédatrices De vie et d'amour 11. Névrose
Théologie de l'antéchrist
Doctrine séculaire Renoncement volontaire Offense à Dieu Merci, mon père Poète de l'infâme Descente dans le Maelström Païen par révolte Suspiria de profundis C'est l'appel de la ruine Au plus profond de l'Art Noir Évangiles souillés de crachats Offrandes au divin chaos IrréméDIABLE névrose, Satanisme IrréméDIABLE névrose, Satanisme Baudelairien IrréméDIABLE névrose, Satanisme Baudelairien Maniaque damné Névrotique remaniement Des reniements de Charles-Pierre Baudelaire Aube de la Danse Macabre Le faciès nécrotique Son tribunal est en enfer Où siège Edgar Allan Poe IrréméDIABLE névrose, Satanisme IrréméDIABLE névrose, Satanisme Baudelairien IrréméDIABLE névrose, Satanisme Baudelairien Bouquet de roses pour Satan Au répugnant parfum des Succubes Hypnotisme aux rythmes métalliques Succion de la moelle substantifique Déchu sur terre Mais vainqueur en Enfer Profonde litanie personnelle Consacrée à Lucifer 12. 1857
Tournons ensemble quelques pages
Des " Fleurs du Mal " ?uvre énigmatique Outrage à la morale publique Délit publié en juin Et condamné en août Censuré pour immoralité La marque de l'arrogance Recueil à l'architecture immortelle Au prix d'une vie terrestre affectée Il obtiendra l'irrévérence Pour sa conception de l'insolence Les Fleurs du Mal Littérature absolue 150 années d'idéal Le souffle de l'inconnu Le prestige de la qualité Saveur acide du superficiel Séductions du poète condamné Comblé par le déshonneur officiel Les Fleurs du Mal Littérature absolue 150 années d'idéal Les Fleurs du Mal Littérature absolue 150 années de kabbale Le souffle de l'inconnu Scandale Controverse Condescendance des fous Poésie de la révolte Et du blasphème L'avenir de l'avenir Pièces du purgatoire À la destinée posthume Les Fleurs du Mal Littérature absolue 150 années d'idéal Évangile de la poésie moderne ?uvre jugée dans l'humiliation Révolte des théories qui nous gouvernent Madones aux mamelles se scorpions Les Fleurs du Mal Littérature absolue 150 années d'idéal Les Fleurs du Mal Littérature absolue 150 années de kabbale Le souffle de l'inconnu Prêtre d'une grâce froide et dédaigneuse Disciple d'un nouvel ordre Aux strophes luxurieuses Pourquoi le Diable Plutôt que le bon " Dieu " ? Poète du remords 1857 aujourd'hui 2007 Je te salue Baudelaire Triste démolisseur de moralité Rayon lugubre dans le ciel Ô Satan, prend pitié de ma longue misère ! Paganisme, nihilisme, modernité 13. Ixion
Enchaîné à l'esclavage de l'écriture
Comme Ixion à sa roue Discours cynique Au remarquable dénuement C'est par le loisir que j'ai grandi À mon grand détriment Car le temps libre sans fortune N'est que néant Qu'augmente mes dettes Et la valse des avaries résultantes À quelles facilités le dandysme Et le dilettantisme Ont à disposer des biens d'autrui Pitié, déséquilibre mental Réveil insupportable La misère, acte suicidaire La misère, aliénation mentale " Je me tu me croyant immortel " Rares jouissances de cette affreuse terre L'infernale sérénade de l'argent Seul, sans ami ni mulâtresse La misère, acte suicidaire La misère, aliénation mentale Enchaîné à l'esclavage de l'écriture Comme Ixion à sa roue Enchaîné à l'esclavage de l'écriture Comme Ixion à sa roue Enchaîné à l'esclavage de l'écriture Comme Ixion à sa roue Enchaîné à l'esclavage de l'écriture Comme Ixion à sa roue Quand il n'y a plus d'argent " Que diable, on en emprunte " Générateur de passif L'enfer des créanciers L'argent l'infantilise S'acquitter la dette sacrée La misère, acte suicidaire Passion millénaire de la misère Triste arithmétique des francs Immixtion étranglée Tyrannie de la fin Le choix de la pauvreté 14. L'Oracle De La Déchéance
La mort
Faucheuse pestiférée Être affamé d'âmes La mort Te rend plus fort dans l'adversité Vie funéraire Son corps lui est étranger Les épaves Terribles cataphasie Lente paralysie Plaintes démoniaques L'agonie Sentiment terrible d'isolement Idées mortifiantes Je souffre à te voir souffrir La mort remboursera ses dettes Morphine, éther et stupéfiants Années de supplices syphilitiques Je ne veux plus d'une vie recourbée Chateaubriand esse mortis Musset est décédé Edgar Poe est enterré Gérard de Nerval s'est pendu Eugène Delacroix a expiré Balzac nous a quitté Dans la mort Je vais les suivre dignement La perte de la raison Est sa plus grande colère Sur un lit dans les bras de la mort Survivant à lui-même La peur des jours qui s'évanouissent Et le mépris l'auront tué La bataille est perdue d'avance Quand tu t'acharnes aux abords du trépas Le ciel ou bien l'enfer Vertige abyssal du mea-culpa Il nous a quitté Le 31 août 1867 Affres de 46 années Dormir pour oublier Clandestin de lui-même Le rideau s'est abaissé Sur l'oracle de la déchéance 15. LXXXIV L'IrréméDIABLE
I
Une idée, une Forme, un Être Parti de l'azur et tombé Dans un Styx bourbeux et plombé Où nul ?il du Ciel ne pénètre ; Un Ange, imprudent voyageur Qu'a tenté l'amour du difforme, Au fond d'un cauchemar énorme Se débattant comme un nageur, Et luttant, angoisses funèbres ! Contre un gigantesque remous Qui va chantant comme les fous Et pirouettant dans les ténèbres ; Un malheureux ensorcelé Dans ses tâtonnements futiles, Pour fuir d'un lieu plein de reptiles, Cherchant la lumière et la clé ; Un damné descendant sans lampe, Au bord d'un gouffre dont l'odeur Trahit l'humide profondeur, D'éternels escaliers sans rampe, Où veillent des monstres visqueux Dont les larges yeux de phosphore Font une nuit plus noire encore Et ne rendent visible qu'eux ; Un navire pris dans le pôle Comme en un piège de cristal, Cherchant par quel détroit fatal Il est tombé dans cette geôle ; - Emblèmes nets, tableau parfait D'une fortune irrémédiable, Qui donne à penser que le Diable Fait toujours bien ce qu'il fait ! II Tête-à-tête sombre et limpide Qu'un c?ur devenu son miroir ! Puits de Vérité, sombre et noir, Où tremble une étoile livide, Un phare ironique, infernal, Flambeau des grâces sataniques, Soulagement et gloire unique - La conscience dans le Mal ! |