Orakle - Tourments & Perdition lyrics
Tracks 01. Tourments
02. Les Mots De La Perte 03. Celui Qui Erre 04. Dépossédés (Le Miroir Sans Tain) 05. Vengeance Esthétique 06. La Splendeur De Nos Pas 07. L'Imminence Du Terrible 01. Tourments
[Instrumental]
02. Les Mots De La Perte
La vie s'effondre - dénuée de tout
Un spectacle après le spectacle Dépouillée de sa distance La face de l'étant plonge Dans la bourbe de ses peurs Son horrible vérité Sans espoir d'échapper Au poids féroce de l'inavoué Le semblant, la vacuité du moi (Puis la chute absurde de son ombre) Car en lieu et place d'un silence espéré Est venu le soliloque d'un organe mutilé Les mots parlent mais ne disent rien Ils se répandent en actes de présence Lorsque sous ses pieds Même le sol se dérobe Le misérable témoigne de l'essence Universelle Perte Acrobate à l'agonie Au bord du précipice ardent Le misérable sombre dans l'oubli Emportant un souvenir du néant Instantané du néant 03. Celui Qui Erre
Voies rivales - bordées de noir
Parcourant mon abîme solitaire Un coeur entrouvert, errant... Désespoir! Le pourquoi de ces ailes déployées Un appel oppressant - la certitude D'une juste obscurité à regagner Voies rivales - serties de noir A d'autres sources ma coupe a puisé Et le coeur entrouvert, j'errais... Illusoire! Par milliers, des aveugles affairés Fuyant leur esprit - comme anxieux A l'idée de mettre à jour Leur incurable mal... A l'heure où ma trajectoire se courbe Tel un astre souffrant Je décline dans la nuit Les mains tendues Vers ce que d'autres ont banni Voyageur sur une radieuse voie Mais pourtant soufflant les cierges Un par un, comme pour mieux discerner Les trésors que son ombre a voilés Inéluctable séduction Et j'ai quitté les yeux du sacrifice La chair blessée et la cause insoluble Icône d'une douleur accomplie Un appel oppressant - la certitude D'une juste obscurité où me consumer 04. Dépossédés (Le Miroir Sans Tain)
Un cri de l'esprit retournant à lui-même
Sous un flot de masques et de formes Visant désormais un état hors du temps Signataires de la parole d'un fou Dépossédés que nous sommes - du coeur Un cri de l'esprit rêvant à son fond Aux errances qu'ignore la raison Exilés par ce qui borne et oppose Déroutés - déroutants! Nous scrutons nos propres failles Où nos vérités reposent Et luttons face aux clartés Que la nécessité impose Echoués, des fantômes inconcevables Serpentent, insurgés sous la surface consciente La déraison étend l'étincelle et la vision Renversant en tous sens l'illusion Au-delà d'un miroir sans tain nous aspirions Retournant en tous sens l'illusion Exilés par ce qui borne et oppose Mais conscients de ce que le réel avare défend Soudain nous réouvrons nos sens Pour reposséder le monde Et défier l'existant... 05. Vengeance Esthétique
Mes contrastes vengeurs grondent
S'attaquent à l'ordre du monde Peu importe ce qu'il advient et adviendra De ce petit moyen - le moi L'esthétisme de la révolte Ne provient pas de son sens Mais de sa puissance Lorsque la vie nous trompe Belle est notre résistance Ce qui dans la vie nous trompe Sublime notre existence Une vengeance esthétique - envers la vie Puissance de ce qui dans l'excès nie De la déception naît la vengeance Par la déception meurt la confiance Une vengeance esthétique - mère de l'oubli Méfiance de ce qui dans l'habitude jaillit Curieux manège que celui de l'être Qui persiste par ce qui le brise Heureux stratège, qui ose rompre Ces superstitieuses chiennes Dont les morsures me paralysent Fierté que la raison ne justifie en rien Impérieux besoin que s'accapare le corps Entends-tu la fuite craintive des Stoïciens Lorsque l'orage rebelle de mon visage brûle? Mes yeux aveugles aux spectres de la superstition Fixent et défient la vie, cette putain voilée Qui désormais démasquée Rend notre marche frontale et décidée Mes amis! La vie nous trompe, vous dis-je Traînée de comédie tragique Place à la vengeance esthétique 06. La Splendeur De Nos Pas
Qu'à nouveau il me souvienne
Ces désordres somptueux En ces luttes fauves et belles Où l'on éprouve le Feu Que ces écueils me crèvent les yeux Dans un défi lancé au ciel Je m'élèverai par leurs maux glorieux Gravant ma splendeur sur chaque marche franchie Oh ivresse, fracas subtil! Quand la torpeur s'ébroue et enfle Enfle en un vertige puissant Dont je goûte, épuise les nuances Et l'éclat dans ces sillons fertiles Abreuve l'homme pris d'une audace vive Sur la pente - lui révèle la splendeur de ses pas Ils me guident là où d'autres sont déjà tombés Mais sans remords ni larme Le souvenir d'un confort perdu Qu'aurai-je à retenir Quand pèseront sur moi Le déclin et son ombre? C'est une sente à gravir - degré après degré Un rempart où se brise la tiédeur des fades ambitions Mais de celui qui triomphe, qui peut dire le sort? Quelques pas demeurent Au bord d'un gouffre de perdition Désormais sur les crêtes Je bois à grands traits la lumière acide Moquant ces drôles de silhouettes Toutes grotesques et le geste flaccide Sans tenue, trop à l'aise Sans vertèbres et turpides! 07. L'Imminence Du Terrible
De vaines étincelles sur le fleuve éternel
L'imminence est terrible Et je pleure l'éminence du terrible Ce qui m'anéantit - d'où vient ma haine de la vie Leur mort, ma mort et l'oubli Blotti au creux de ma luge fatale Sur l'inexorable pente de l'existence Je dévale impuissant ces coteaux de la vie Qui me mènent où celle-ci finit Happé par le sens de ce qui passe C'est à la paralysie du désespoir que s'expose ma face! Car je ne suis pas un être du présent Mais un être qui pressent la tragédie du temps Au-delà de l'instant Quel malheur! Cruelle sensibilité Dans l'individuel incarnée Lorsque l'être n'est qu'un instant fugace, irréel S'évanouissant dans l'insensible marche du ciel De vaines étincelles sur le fleuve éternel Prisonniers du lien charnel De son expression conflictuelle Face à ses pairs - tel l'enfant Qui par pudeur craque et se défend Face à ses pairs - le rejeton bredouille Lorsqu'il s'agit d'y voir plus clair Sur ce qui constitue sa propre chair Mais rien n'y fait, la clarté de l'amour ne fait sens Qu'avec le recul et sa bonne distance Innocents que nous sommes de nos souffrances Sachez que l'hiatus est dans la naissance Le véritable tourment demeure l'existence De vaines étincelles De bien vaines étincelles Sur le fleuve éternel |