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Tracks
01. Cour Martiale
La besogne fut terminée à grands coups de crosse,
Comme si douze volées de plombs n'avaient suffi à rassasier leurs crânes.
Dos tourné au malaise suintant du peloton,
Mâchoires resserrées à l'étau,
Les mots s'arrachaient d'eux-mêmes.
"vous ne trouverez aucun ennemi parmi ces gueules galeuses,
Et ce pas plus ici qu'ailleurs.
Mais derrière chacune d'entre elles, j'y voyais mon visage."
02. Mâchefer
Golgothes à plein temps, aux arpions meurtris
Par ces sentiers pavés de braises pourtant détrempées.
Histrions parvenus, aux carcasses creuses qu'aucune flamme n'a jamais léchée.
Ce soir la nuit sera enfin nôtre!
Et nous la feront crépiter de mille feux!
Tu sais, même pour l'ordure tout vient à point à qui peut attendre.
Et notre tour aussi est venu!
Occultant jusqu'au compost que les torches
Qui amorcent nos propres bûchers sont celles qui hier encore
Guidaient nos pas.
03. Roy-Vermine
Astreint à ramper couronne désormais retournée,
Piège à loup fleurdelisé, les arcades entaillées par ses piques.
Que cette viande à charnier si prompte à la félonie
Retourne donc manger le monde et
S'en briser les chicots à la première caillasse.
Je zonerais acédique et hilare, en roi apatride,
M'assurant que pas une gencive clairsemée n'aie sa morne célébration.
Une seule tirade beuglée face contre sol;
Celle qui orne mon blason.
"en chaque triomphe, cent défaites sur moi-même."
04. Étouffoir
Difficile de réprimer plus longtemps
Ce mépris sans fond pour vos errances,
Toutes réponses n'attendant qu'une seule et même question :
Quelles portes ne méritent d'être condamnées
Lorsque tous vos plaisirs s'avèrent coupables?
Réticents à embrasser l'insignifiance
Que nous avions goulûment galochée,
Bien moins à mordre la dernière main qui daignait se tendre à vous.
Aspirés par le néant qui vous avait chié,
À jamais aussi invisibles à nos yeux
Que vous ne l'étiez déjà à ceux du monde.
05. De Guerre Lasse
Est venue l'heure où le corps ne veut plus,
La tête ne veut plus, le coeur ne veut plus.
Voici notre adieu aux armes, aux plaies ouvertes
Que les langues asséchées ne parviennent plus à lécher.
De guerre lasse, se regarder perdre pied.
Dégueulasses, jusqu'aux viscères.
Froides comme les clous qui les déchirent.
06. Girone Della Merda
Moins oeilleton vers le siège de l'âme
Que judas rivé sur ma propre crasse;
Bien qu'abhorrant ces narcisses difformes,
Voila en quoi cet olombic m'obnubile tant.
Raffalé mais encore bien trop rogue
Pour pointer les responsables de la sanie
Qui peu à peu le submerge.
Alors que vos humeurs soient à la purge,
Allez-y, tous en rang, donnez-vous en à coeur joie!
En face ça ne bronchera pas!
Venez solder ma dette karmique,
Un hématome à la fois!
Javel en intraveineuse, ablutions d'eau écarlate,
Puissiez-vous enfin me retourner
Cette chair à jamais immaculée.
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