Unholy Matrimony - Croire, Décroître lyrics
Tracks 01. Innocence Abusée
02. Rictus De Mort Et De Larmes 03. D'Élégance Et De Déréliction 04. Les Pucerons De L'Écorce Divine 05. La Lente Mort Sans Panache 06. Le Glaive Contre Le Rêve 07. Le Poids De Leur Chute Les Rend Dignes 08. Tu Ne Croiras Pas 01. Innocence Abusée
Enfouie en mon sein,
Soulevant mes intestins, Une pulsation nouvelle En secret me harcèle. Elle doublait si semblablement Mon c?ur et ses martèlements Que baigné par la candeur, Je ne vis pas poindre l'horreur. Iniquité ! Innocence abusée ! Ce fut les bras ouverts et le sourire aux lèvres Que j'accueillis, trompé, les démons de la fièvre Qui tyranniquement abattirent leur aberrante colère Et leurs tristes exactions de folie meurtrière En mes organes et en ma chair mortifère. Festin et débauche sur décors de misère. Dès lors, le je banni erre en quête de son corps, Arraché à son soi et expulsé au dehors, Flottant aléatoirement entre agonie et mort. Festin et débauche sur décors d'opprobre. Aberration ! Tourment et déréliction ! Ce fut les membres mutilés et l'âme en peine Que je dus porter en moi les démons de la fièvre Qui tyranniquement abattaient leur aberrante colère Et leurs tristes exactions de folie meurtrière En mes organes et en ma chair mortifère. Festin et débauche sur décors de misère, Vouant le je banni à errer en quête de son corps, Arraché à son soi et expulsé au dehors, Flottant aléatoirement entre agonie et mort. Festin et débauche sur décors d'opprobre. Ainsi la pulsation s'amplifia Et la douleur à son tour s'intensifia À tel point que toutes deux ne formèrent plus qu'une Seule et même infortune. Plus qu'une également avec ma vie elle-même Réduite à cette agonie suprême, Incessante et entêtante, Hélas toute-puissante... Que faire lorsque le regard N'épouse plus les formes pures du hasard Mais voit sa compréhension dictée Par une violence imposée ? Que faire lorsque chaque acte du sentir Se fait immanquablement pervertir Pour finalement ne rien retenir d'autre Qu'un reflet monochrome de spectres ? 02. Rictus De Mort Et De Larmes
Glaciale étreinte, rictus de mort et de larmes
Qui tous les sentiments infecte et détourne. Ineffable, pourtant si présente, je suis l'arme, Que contre moi lâchement tu retournes. Le hasard se projette sur les âmes Métamorphosant leur existence en drame. Pas de question, pas de raison Pas de pourquoi, juste ce poids, Cette immobilité transpercée par aucun son Ni par l'écho d'aucune voix. Juste ce regard de cyclope, immobile Constamment posé sur ma carcasse si fragile. Tu me suis mais point par amour ; Décrivant des cercles pareils aux vautours. Lourds et lents vacillements sans scintillements Étouffant l'esprit naguère valeureux si misérablement ; Enserrant ma gorge de tes serres acérées Et écorchant mon souffle de ta morsure gelée. Malgré ta malveillance, nous sommes intimes. Nous partageons les détails les plus infimes ; Tu sembles mieux me connaître que qui que ce soit Et je pressens chacune de tes interventions en moi. Tu ne m'aimes pas et pourtant tu me définis ; Désormais à toi je m'authentifie. Plus jamais nous ne serons séparés Car ta haine dont j'ai pu goûter m'a contaminé. Des sentiments nouveaux m'envahissent ; D'aussi profond qu'ils proviennent, je les sens qui me maudissent. Mon ?il se teinte de rouge et le sang se répand Sur ce monde qui m'entoure et sur ses habitants. Dès lors, une soif nouvelle m'obsède : Celle de venger ma vie qui décède, Arrachée à son chemin par cette inconnue Dont personne ne veut évoquer la venue. Et pourtant, la voilà en moi, La voilà devenue moi, Détournant mon sang, s'immisçant dans mon temps Répandant en mon sein son feu ardent. Mais voilà que déjà ma chair s'embrase Encouragée par ma vengeresse extase Transformant alors mon corps En pourvoyeur de mort, De possédé à dé-possesseur En un ultime soubresaut de fureur. 03. D'Élégance Et De Déréliction
Tournant le dos à ces sinistres façons
Je laissai mes pas m'emporter au loin des hameçons Qui les retenaient, lorsque soudain mon attention se vit distraire Par les complaintes désespérées de mes soi-disant frères. Voilà vos toits réduits en fumée... Dès lors que la raison couchante se trouve lynchée L'inexistante et acide salive de votre père bâtisseur Vient de dissoudre votre arche et vos malheurs, Car vous ôter la vie et sa souffrance Équivaut à contempler l'indifférence, Tant votre être se minimise sous le regard hagard, Au point de se fondre dans la nuit noire. Que faire lorsque son berger gît agonisant, éventré Aux pieds du loup se délectant du tant attendu moment Et dont la soyeuse robe blonde et argentée ainsi que les babines retroussées Étaient tachées du sang du mourant. Car par la violence fulgurante du décret qui fût, Tous les dieux se trouvèrent morts Plus subitement encore que je ne le sus. Et ainsi s'évaporèrent tous les trésors. Rien ne pouvait subsister Car rien n'était ; Même les lamentations des sinistrés Tour à tour s'évaporaient. Frappée par la déréliction, Se tordant sous la déraison Brutalement enfouie dans son non-être Et dans son apparaître, La pauvre vermine s'affaiblit Et se languit de son ancien paradis Victime des flammes de celle que l'on croyait inexistante Mais qui est en réalité plus que présente Nous sommes seuls contre le Rien Car lorsque celui qui se prétend exister disparaît dans le néant, Ce dernier demeure, et devient en vérité toujours encore plus grand Car aussi longtemps qu'il a été, il sera Et jusqu'au dernier, tous, il nous dévorera Je suis seul contre le Rien Je ne suis rien. Rien... Drapé dans un silence serti de diamants humains, Noué dernière mon cou, il me seyait fort bien. Surplombant l'élégance du rienisme que j'avais pour seul témoin, Je me mirais et m'admirais dans ce noir miroir qu'était le rien. Brillant enfin des feux qui jusqu'alors avait été contraint De demeurer encore et encore en mes intestins, Ne trouvant avec le temps plus d'espace pour se nourrir, Le sort leur avait alors ordonné de mourir, Éteignant hélas le reflet spéculaire Qui reluisait en mon regard d'ordinaire. Mais maintenant que le monde va en s'annihilant Les flammes réapparurent sauvagement. 04. Les Pucerons De L'Écorce Divine
L'extase d'une vie, ou d'une mort
Soudain pénétrée à travers les viscosités de tous mes pores Que j'espérais pourtant fermés aux regards lancinants Jetés par la folie johannique de ces sinistres déments. Hélas, voici la misère du faible enchaînant Prométhée, Tyrannique et déchu, se prenant malgré lui pour cible, Lui qui voulait détruire ce qu'il ne saurait reconstruire par piété Malgré son arrogance, aussi exaltée que vaine et irascible " Le verbe se fit chair " ... Divine folie ! Engrosse ton père En sa céleste mélancolie. Rien de tout cela autour de vous n'est vrai, Car cette idéalité ne peut être En un absurde credo d'ontologique apparaître, Surplombant terre et minerai. Puissiez-vous tous mourir, tristes pucerons de l'écorce divine. Je vous renie et vous honnis, tant vos entrailles que votre écume chauvine. Puissiez-vous vous enfoncer dans les méandres de vos considérations Et vous y perdre à tout jamais, emportant avec vous vos infantiles dogmes et malédictions. Empoisonnez les arbres de vos forêts brumeuses et fumeuses ; Fuligineuses en réalité, à l'image de votre Échec sans cesse réactualisé. L'indifférence dont vous faites preuves face à une telle indigence humaine N'a engendré que la renaissance cyclique de votre ennemie Haine Que j'incarne en cette heure, puisqu'elle m'a désignée comme sienne, M'abreuvant de ses enseignements derrière un mur d'obsidienne. Verbe, hâte-toi hors de ma vue car tu es la cause de mon ire ! Etouffe-toi et la raison que tu prétends détenir ! 05. La Lente Mort Sans Panache
Au loin, des cris résonnent.
Un sinistre râle que mille voix entonnent Mais que pourtant Nul n'entend. En tendant l'oreille On ne découvre aucune merveille Alors ne s'avance Qu'un spectacle de déchéance Des hommes, des femmes Bouches béantes, vides d'âmes, Le regard de boue et de glaise S'évanouissant dans leur malaise. Au sein de cette triste ronde Et de leurs voix qui se morfondent, Ta frêle silhouette se fond. A vos murmures moribonds Qui lourdement s'enlisent Dans une étroite prison grise S'ajoutent les claquements secs de vos dents S'entrechoquant contre les barreaux du temps. La sinistre complainte des lâches, Ou la lente mort sans panache. L'homme a pour seule vertu de choisir Le comment de ses derniers soupirs. Fuis là d'où tu viens, Et péris-y toi et les tiens. Chacun porte en lui Une flamme qui vit. Libre à lui alors de l'étouffer Ou de l'alimenter et la propager. 06. Le Glaive Contre Le Rêve
La révolte gronde, sourde mais distinctement,
Ébranlant le monde de son ressentiment. Fruit de la vengeresse colère Née de la castration millénaire, Son poing hurlant lentement se dessine Au-dessus de la cité dorée et de ses cimes, Prêt à fondre sur les masses ébahies, Leurs regards ternes ne sachant reconnaître l'universel messie. Dissipant leur rêve par le glaive Leur chasse ne connaîtra pas de trêve. Chaque nuque doit être brisée Et chaque corps démembré. Le fléau de l'humanité A sa source exige d'être exterminé Afin de définitivement éradiquer L'infection qui menace chaque destinée. Leur chair putride sera le pain de notre festin, Et leur sang, notre vin. De leur temps aucune trace ne restera, Si ce n'est celle de notre glorieuse aura S'étant défaite avec violence et véhémence De l'obscène et menaçante démence Qui avait pollué l'humanité tout entière, Et l'avait projetée dans la plus sinistre des misères. Qui croit décroît. Qui sait est. Le sous-homme périra Et l'homme vivra. 07. Le Poids De Leur Chute Les Rend Dignes
Bienvenue dans l'insolent univers du mal vivre
Où l'authenticité se cache derrière un étourdissement ivre Et où les murmures glacés des masses affligées Font surgir volcans envenimés et démons d'acier Un preux univers, gorgé de bonnes manières Mais enterrant, comme une bête sa merde, ses misères Or les voilà qui s'amoncellent et qui de toute part ruissellent Mais qui jamais, comme si nous ne les avions vues, ne nous interpellent Qu'il a fière allure cet habitant si sur de lui Qui jamais ne laisse le doute faire irruption dans sa vie Loin de toute étonnement, certain de sa bonne conduite Car il le sait, toute incertitude serait fortuite En effet, à son côté La vague dominante des dominés Comme lui persiste et signe Que le poids de leur chute les rend digne 08. Tu Ne Croiras Pas
Un cri, un râle sourd dont le lointain se fait l'écho
Jusqu'ici résonne et s'impose à nous comme un fardeau Porté par des générations malades et asservies Au service d'une violence hétérogène qui tout nous ravit Tu ne croiras pas Tu sauras ou tu mourras Raison Par le sang, les derniers souffles mystiques s'évanouiront Les forces nouvelles les terrasseront. Lorsqu'auront disparu les derniers relents qui nous noient, Enfin l'homme sera roi. |